Motion d’actualité “ santé au travail ”

29 mai 2009

Motion d’actualité “ santé au travail ”
congrès fédéral SUD Protection Sociale
27 et 28 mai 2009 Hérouville St Clair

Souffrir au travail : une réalité à combattre

La question de la santé au travail est devenue une préoccupation majeure pour les salariés dans tous les secteurs professionnels.

L’importance du problème a obligé le gouvernement à commander un rapport “ sur la détermination, la mesure, et le suivi psychosociaux au travail ” à 2 “ experts ” (rapport Nasse- Lageron remis au ministre Bertrand le 12 mars 2008). Il s’en est suivi un accord interprofessionnel reprenant un accord européen.

Cela n’a pas amélioré la situation puisque, le rapport Nase Lageron fait l’impasse sur la question du travail, de son organisation et de son intensification. Restent de belles paroles qui servent à masquer la réalité et à ne pas agir sur le fond.

Notre secteur est, lui aussi largement touché par le mal-être au travail.

Les raisons en sont multiples :

- Les réorganisations de services et/ou d’entreprises, les “ mutualisations ” d’activités, les fusions d’organismes pèsent fortement sur les conditions de vie au travail.
- L’organisation du travail évolue non pas pour améliorer les conditions de travail mais pour rendre les salariés plus “ productifs ” et plus “ rentables ”.
- Parcellisation des tâches, gestion par objectif, mesure de la performance, mise en concurrence entre les agents, mise sous pression, mobilité interne ou externe imposée, réduction des effectifs, difficulté accrue à rende un service public de qualité, formation inadaptée ou insuffisante… sont mis en place et transforment nos organismes en entreprises de services aux “ clients ”
- Les entretiens individuels d’évaluation comme la mise en place des nouvelles classifications sont eux aussi source de souffrance pour les salariés.

Tous ces phénomènes ont des conséquences sur la santé des salariés qu’ils soient cadres ou employés :

- Certains collègues n’arrivent plus à faire face aux contraintes du travail :
- Certains perdent pied dans le travail, d’autres pratiquent une “ sur-activité ” pour tenter de suivre, certains “ craquent ”, d’autres sont sous tranquillisants …
Il en découle un épuisement professionnel et le développement de pathologies qui peuvent parfois être lourdes.
Une autre conséquence est la division au sein des équipes de travail.

Trop longtemps laissées de côté, ces situations doivent être prises en charge par le syndicalisme. Cette prise en charge doit concerner la totalité de l’équipe syndicale et ne pas rester limitée aux “ spécialistes ” (que ce soit le CHSCT ou que ce soient des cellules d’écoute psychologiques)
Certes, il n’y a pas de réponses toutes faites et la réponse n’est pas facile.

Nous devons agir à la fois pour aider le ou les collègues victimes tout en replaçant la question du travail dans un cadre collectif et remettre en cause le contenu et l’organisation du travail.

Il convient également, de lutter contre tous les risques professionnels qui détruisent la santé des salariés, et les tentatives du Medef de remettre en cause la médecine du travail et son indépendance.

La médecine du travail menacée

Actuellement des négociations sur la réforme des services de santé au travail (SST) sont en cours entre les confédérations syndicales et le Medef. Elles sont censées aboutir avant l’été. La situation est préoccupante car “ les 3/4 des médecins du travail sont âgés de plus de 50 ans et 1 700 départs à la retraite sont prévus dans les années à venir ”.

Pour remédier à la crise démographique des médecins du travail, le Medef propose :

-  de permettre aux SST de confier les visites d’embauche à des médecins de ville lorsqu’ils ne “ sont pas en mesure de satisfaire le volume de la demande des entreprises ”,
-  d’augmenter de 2 à 4 ans le délai entre deux visites périodiques pour les salariés qui ne sont pas exposés à des risques spécifiques,
-  de développer la “ pluridisciplinarité ” en renforçant, à côté du médecin, le rôle des toxicologues, ergonomes, infirmiers ou assistants sociaux.

A ce jour, les syndicats ont rejeté unanimement l’idée patronale d’un agrément administratif modulable des services interentreprises de santé au travail par l’Etat.
Le texte du Medef prévoit en effet que l’agrément “ peut adapter la périodicité des visites à la ressource médicale disponible ”.

Quelques propositions

Solidaires a commencé un travail important en mettant en place une commission “ santé au travail ” à laquelle participe notre fédération. Le congrès réaffirme sa volonté de travailler au sein de cette commission.

Sud Protection Sociale doit engager sa propre réflexion et mettre en place une travail collectif où puissent s’échanger expériences et analyses afin d’apporter des outils à nos équipes syndicales dans les entreprises.